Bartok and Kodaly - SCO - ClassicsTodayFrance.com

Quelques remarques et enseignements. Mackerras est devenu le chef qui enregistre le plus aujourd'hui. On ne s'en plaint pas, mais tous les artistes laissés dans l'ombre, loin des micros, ne méritent pas le silence. D'autre part Linn est vraiment devenu l'un des labels de référence en matière de SACD. Rappelons que nous ne commentons que des SACD hybrides et que vous pouvez écoutez ce disque en CD stéréo chez vous. Mais si votre installation le permet vous trouverez là un produit que, personnellement je juge quasiment parfait dans sa conception esthétique sonore. Le son est clair, dynamique, bien étagé, réparti sans esbroufe sur les quatre canaux avec un spectre fouillé.

Question interprétation il va falloir inventer un "label Mackerras" tant le chef australien impose tranquillement un label de qualité dans ses enregistrements. J'ai un petit bémol: un soupçon d'objectivité et de froideur. L'abord interprétatif est à nouveau très clair, sans recours à la moindre spectacularisation (son et interprétation vont de concert). C'est admirable dans l'Adagio de la Musique pour cordes, où les sons semblent se déployer dans l'espace, comme si on ouvrait successivement des "boîtes à son". Ce que Mackerras maîtrise superbement c'est la gestion des crescendos et des montées d'adrénaline, que ce soit dans les danses de Galanta, le 1er ou le 3e volet de la Musique. Sa longue fréquentation de Janacek l'a rendu aussi très féru de rythmes (1er mouvement du Divertimento), toujours nets, jamais surjoués. Il manque juste ici une toute petite étincelle: un peu plus de personnalité sonore à l'orchestre, une sorte d'envie et de frémissement dans la manière de faire la musique. Mais c'est vraiment un excellent disque (nous avons attribué un 8, car Harnoncourt, noté 9, nous semble plus intéressant encore) et un SACD du haut du panier au niveau technique.