Sandrine Piau - Handel: Enchantresses - Diapason
La soprano, d’une souplesse vocale infinie, prend des risques, vibre desgraves amples et profonds, file desaiguspianissimo, osant le cri (« Piangerò la sorte mia »), le non-vibré (« Tornami a vagheggiar »), la suspension (« Lascia, ch’io pianga »). On sent d’instinct qu’elle peut et sait tout faire, seule (début de « Alla salma infedel porga la pena ») ou remarquablement soutenue par un orchestre précis et subtil – écoutez la délicatesse des imitations de « Da Tempeste ». Ebouriffante, la virtuosité sert le texte sans le déformer, se laisse parfois oublier pour n’être qu’un rehaut à l’expressivité, omniprésente.