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Mozart Symphonies - SCO & Sir Charles Mackerras - ClassicsTodayFrance.com

Merci à Linn de permettre à la discographie de Charles Mackerras de se développer dans des oeuvres importantes, auxquelles il apporte la maturité de sa relation avec Mozart. Nous avions déjà des symphonies de Mozart par ce chef (chez Telarc), mais le catalogue SACD n'est pas riche en réussites majeures sur ce créneau et cette nouveauté se justifie.

La spatialisation de Linn est très discrète, mais naturelle: 95 à 98 % du message se situe clairement à l'avant. L'orchestre n'est pas "enrobé", mais on aurait pu créé une "acoustique de salle" un peu moins directive. Le seul bémol interprétatif va aux couleurs du Scottisch Chamber Orchestra: un ensemble fort sympathique et volontaire, mais qui n'est pas forcément le plus moelleux du monde.

Pour le reste, l'écoute Charles Mackerras nous détend de versions mal ficelées comme celle de Minkowski chez Archiv. Le chef anime toujours ses interprétations avec force et verve, dans une image très transparente et très claire, qui laisse une importante place aux trompettes et un rôle évident, mais pas outrancier, aux timbales. Mackerras reste fidèle à un ambitus dynamique assez large et, comme Järvi dans Beethoven, met en valeur les "sons additionnels" c'est à dire toute intervention qui vient se greffer à la ligne musicale. Quand un bois entre sur une ligne de cordes, il ne se fond pas au tissu, mais marque sa présence.

Dans le détail, on est étonné d'entendre le chef adopter un tempo presque "amoroso" dans le mouvement lent de la Prague. Le Finale n'en est que plus pétaradant. L'entame de la 39e est exceptionnelle, avec un "alla breve" superbement campé. On en profitera pour remarquer que Mackerras n'est en rien doctrinaire, puisque l'équilibre initial des premiers accords, plutôt que les cuivres, favorise une couleur chaude de bois. Cette 39e est brossée avec attention, et l'allegro initial ne dénote aucune nervosité. Par contre, l'andante étant écrit "con moto", Mackerras l'aborde avec plus d'allant. Le Finale confirme le très beau travail sur l'intelligibilité des clarinettes.

Le disque des Symphonies n° 40 et 41 ne fait qu'entériner la réussite: la 40e semble gagner en largeur et en espace par rapport au disque précédent. C'est subjectif sans doute, puisque l'enregistrement a été effectué au même endroit en l'espace de sept jours (parfois de telles choses peuvent résulter de faibles variations d'humidité, par exemple). La 40e, impeccable de pulsation et de phrasé, est à mon avis la meilleure réussite de Mackerras. C'est dans ce mouvement lent (joué sans vibrato) que la "froideur" des cordes écossaises se fait le plus sentir.

Par rapport aux trois autres, la Jupiter ne "grandit" pas. Elle s'inscrit dans le même univers, ce qui n'est pas un reproche en soi. Pas de particularité notable ou de surprise pour qui a écouté les trois autres symphonies; Personnellement j'aurais instillé un peu de vibrato dans l'Andante cantabile, pour que le cantabile ne repose pas que sur des soufflets. Mais si (comme moi, qui trouve l'émission sonore trop raide, ici) vous aimez le vibrato dans Mozart, personne ne vous empêche d'écouter Muti-Vienne!

ClassicsTodayFrance.com
01 February 2008