Ensemble Marsyas - Edinburgh 1742 - ConcertoNet
Même si, sur la couverture, son nom figure à côté de celui de Haendel, c’est bien Francesco Barsanti (1690-1775) qui constitue l’intérêt de ce disque intitulé «Edinburgh 1742», excellemment réalisé par l’Ensemble Marsyas dirigé par Peter Whelan. Le fait que Barsanti, originaire de la ville italienne de Lucques mais dont l’essentiel de la carrière s’est accomplie à Londres puis Edimbourg, ait été un flûtiste et hautboïste virtuose explique en partie sa petite notoriété comme en témoignent plusieurs disques de concerti grossi (dès 1955 chez L’Oiseau-Lyre), de concertos pour trompette ou d’œuvres diverses pour flûte (avec des disques signés Frans Brüggen en 1982 ou Giovanni Antonini dix ans plus tard). En l’espèce, c’est le cor qui est à l’honneur au fil de cinq concerti grossi enthousiasmants, tous issus de l’Opus 3. Dès l’Allegro l’Opus 3 n° 3, les deux cors font montre d’une dextérité à toute épreuve, la vivacité du ton se retrouvant dans un Menuet conclusif très dansant, qui se caractérise notamment par des timbres des plus originaux. L’Allegro du Concerto opus 3 n° 2 est le mouvement le plus formidable de tout le disque avec une verve étourdissante où les cors cuivrent à qui mieux mieux (excellents Alec Frank-Gemmill et Joseph Walters), le second Allegro du Concerto opus 3 n° 1 imposant pour sa part un climat tout militaire où le côté martial des cors et des timbales s’oppose avec beaucoup d’ingéniosité à la souplesse des cordes. Si le reste des œuvres de Barsanti présente un peu moins d’intérêt (signalons néanmoins le très bel Andante Largo du Concerto opus 3 n° 5 où les cordes s’avèrent remarquables, ainsi que cette Collection of Old Scots Tunes aux agréables timbres écossais ou irlandais), il n’en demeure pas moins que voilà un bien beau disque pour qui souhaiterait découvrir ce compositeur. Pour l’accompagner donc, Händel avec trois œuvres (ou extraits) mettant à leur tour le cor en valeur, notamment dans le célèbre air tiré d’Alcina «Sta nell’Ircana pietrosa tana» chanté par la jeune mezzo Emilie Renard, bien connue pour avoir été l’élève de William Christie au sein du «Jardin des voix» et rester aujourd’hui l’une de ses interprètes récurrentes. Un agréable complément mais peut-être eût-il été judicieux de plutôt graver un autre concerto de Barsanti qui mérite sans aucun doute une prompte découverte