Esther - Dunedin Consort - Pizzicato
‘Esther' est supposé être le premier oratorio anglais, et l'interprétation du ‘Dunedin Consort' est la reconstitution de la version première du drama sacré (1718). Dès l'ouverture, l'écriture de Händel oscille entre le style concertant, l'agogique fran?ais-malgré le politique du propos dramatique racinien inscrit dans le livret - et le flamboyant italianisme, le tout en anglais, composé à Cannons.
L'œuvre mérite, par toutes ses facettes, une écoute attentive. Dans la version écossaise qu'on vient d'entendre, la grande liberté de jeu, la facilité des phrasés campent autant de décors qui rendent l'oratorio mobile, davantage ‘visuel' que concertant, donnant quasi l'impression d'un mini-opéra seria en langue anglaise.
Pourtant, les solistes faisant le jeu choral de l'oratorio ne sont pas à isoler un par un: ils sont tous excellents et favorisent l'aspect ‘troupe'.Tradition vocale, maîtrise chorale, instrumentistes au service des intentions polymorphes du compositeur: voilà le ingrédients d'une redécouverte utile, qui se démarque par sa sagacité, de la multitude des coffrets Händel qui s'édite chaque année.