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Fitzwilliam String Quartet - Shostakovich: Last Three String Quartets - Crescendo

On constate que la durée globale de chaque quatuor s’est un peu allongée. Peu significative dans les treizième et quatorzième, elle est nettement plus accentuée dans le quinzième. Les trois minutes supplémentaires ajoutent une impression d’oppression et d’intériorité dramatique, ainsi qu’une sensation suffocante du sentiment panique de la mort. On est touché, à des décennies de distance, par la présence de l’alto d’Alan George, aujourd’hui septuagénaire ; son jeu n’a rien perdu de son expressivité ni de sa capacité évocatrice. Au-delà de la beauté plastique toujours présente, les Fitzwilliam d’aujourd’hui soulignent la rigueur et l’austérité du propos comme la puissance émotionnelle qui se dégage des partitions. Nous ne pouvons départager l’actuelle vision de celle des années 1970, même après plusieurs auditions, et certainement pas la mettre en concurrence, car l’investissement y est tout aussi palpable. Les trois autres solistes portent dignement le flambeau de leurs prédécesseurs. La conclusion demeure la même, au-delà du temps et de la formation d’une équipe : celle de la transmission d’un message intemporel qu’un homme de génie a voulu partager avec l’humanité tout entière, et devant lequel on ne peut que s’incliner.

It can be seen that the all duration of each quartet has lengthened a little. Not very significant in the thirteenth and fourteenth, it is much more accentuated in the fifteenth. The extra three minutes add an impression of oppression and dramatic interiority, as well as a suffocating sensation of the panic feeling of death. We were touched, decades ago, by the presence of Alan George's viola, now in its seventies; his play didn't lost none of his expressivity or evocative ability. Beyond the ever-present plastic beauty, the Fitzwilliams of today emphasize the rigour and austerity of the subject as the emotional power emanates from the scores. We can't separate the current vision from the one of 1970s, even after several auditions, and certainly not to put into competition, because the investment is equally palpable. The other three soloists worthily carry the torch of their predecessors. The conclusion remains the same, beyond the time and the formation of a team: that of the transmission of a timeless message that a man of genius wanted to share with the whole of humanity, before who we can only bow.

Crescendo
25 November 2019