Phantasm - J.S. Bach: The Well-Tempered Consort – I - Musikzen
Phantasm renouvelle l’écoute de Bach
Transcription, trahison ? Du quatuor de marimbas à l’orchestre wagnérien, on ne compte plus les essais de transposition des œuvres de Bach, forcément suspects dans notre époque de correction philologique. L’ensemble de violes Phantasm affiche pourtant l’ambition de proposer dans ce disque des transcriptions qui permettent de pénétrer dans cette polyphonie mieux que dans l’original : pour Bach, plusieurs interprètes peuvent plus qu’un seul interprète. Le programme s’ouvre et se termine avec un ricercar de l’Offrande musicale, mais l’essentiel est fourni par quelques préludes et fugues des deux livres du Clavier bien tempéré. La sonorité, à la fois riche et profonde, du consort de violes de gambe s’adapte parfaitement à ces œuvres où Bach manie les voix avec une liberté inouïe. Pour l’oreille habituée au piano ou au clavecin, certaines sonneront sans doute étranges : les tonalités ont été parfois changées pour s’adapter aux instruments à cordes, et quand la tonalité d’origine est respectée, le résultat est encore plus… étrange, plongeant l’écoute dans un abîme captivant. Impossible de ne pas penser à la riche tradition anglaise du Viol consort, de Tye à Purcell, dont Phantasm est l’ensemble de référence (lire ici), ce qui est loin d’être un contresens. Pour une interprétation fraîche, c’est sans doute une qui renouvelle l’écoute.
Phantasm revitalizes how to hear Bach
Transcription, betrayal? From a quartet of marimbas to the Wagnerian orchestra, there have been countless attempts to transcribe Bach's works, something necessarily suspect in this age of philological rectitude. The viol ensemble Phantasm nonetheless aims to offer transcriptions on this CD that allow us to penetrate the polyphony even better than in the original: for severa performers can achieve more than just one in playing Bach. The recording opens and closes with a ricercar from the Musical Offering, but the emphasis lies on a selection of preludes and fugues from the two books of the Well-Tempered Clavier. The sonority of the viol consort , both rich and deep, is perfectly adapted to these works in which Bach handles the voices with an unprecedented degree of freedom. For the ear accustomed to the piano or harpsichord, some of these works will no doubt sound strange: the keys have sometimes been changed to adapt to the string instruments, and when the original key is respected, the result is even more... strange, plunging the listener into a captivating abyss. It is impossible not to think of the rich English tradition of the viol consort - and this is far from a contradiction in terms - from Tye to Purcell, in which Phantasm itself sets the gold standard. For a fresh interpretation this is one that doubtless revitalizes the way we hear Bach.