Mozart Symphonies 2 - SCO & Sir Charles Mackerras - ClassiqueInfo Disque
On sait avec quelle activité Charles Mackerras s'est consacré à Mozart. De nombreux enregistrements en témoignent, opéras, concertos, musique religieuse et symphonies. Dans ce domaine, après une première série d'enregistrements avec le London Philharmonic Orchestra dans les années 70 puis une intégrale avec l'Orchestre de chambre de Prague en 1990, ses derniers enregistrements furent réalisés en 2009 avec l'Orchestre de chambre écossais.
On y retrouve le dynamisme des tempos propre à ce chef, sans - et c'est heureux - l'anachronique et tintinnabulant clavecin qui encombrait ses précédents disques.
Le Mozart de Mackerras, grand chef d'opéra, n'est jamais loin du théâtre. Il y règne partout une sorte d'excitation bouillonnante, pleine d'énergie. Tout y sonne clair, plein de sève, rien ne pose ou ne s'arrête jamais. C'est tout particulièrement le cas avec la Symphonie n°29 idéale d'allant, de légèreté de phrasés, de finesse orchestrale, pleine d'une allégresse toute juvénile, et la Symphonie « Paris » dont le premier mouvement, avec son fameux « coup d'archet », semble être l'ouverture de l'opéra que Mozart n'a jamais écrit pour notre opéra national. Le dernier Allegro semble un véritable finale de comédie, avec ses phrasés qui fusent en tous sens. On admire l'homogénéité de l'orchestre, sa puissance qui ne nuit jamais à la clarté de la polyphonie, la réactivité des cordes. Ce premier disque se conclut très logiquement avec la Symphonie n°32, dite « Ouverture italienne », pleine d'humour et de vivacité, teintée d'un soupçon de tension dramatique. Ne manque plus que l'ouverture du rideau.
Le second disque n'est pas moins réussi dans l'absolu, mais le parti pris de la direction et les couleurs de l'orchestre y accusent quelques limites. La vivacité du tempérament du chef imprime aux deux œuvres les plus ambitieuses une tension quasi beethovénienne qui a certes grande allure dans les mouvements extrêmes, mais les prive de toute tendresse et peut sembler à la longue un rien systématique. Le premier mouvement de la Symphonie n°35 sonne ainsi forte du début à la fin. Les menuets se transforment en scherzos, avec un rien de brutalité. Surtout, les mouvements lents, pris rapidement et sans vibrato, montrent des cordes sans chair et plutôt acides. La prise de son, précise mais tirée vers l'aigu n'y est sans doute pas pour rien. Du coup, l'intérêt s'émousse un peu à la longue ; le manque de respiration de ces pauses musicales provoque une saturation, comme si la tension entretenue par le chef ne laissait aucun répit à l'auditeur dans des œuvres qui demandent, aussi, une certaine grâce.
L'album entier se recommande aux amateurs du chef et de Mozart vitaminé - on plane cent coudées au-dessus de Roger Norrington dans le genre - mais seul le premier disque se recommande sans réserve dans la discographie mozartienne.