Eva Zaïcik & Le Consort - Royal Handel - Musikzen
Brillamment accompagnée par un Consort (Théotime Langois et Sophie de Bardonnèche, violonistes et Justin Taylor, claveciniste) à la puissance onze, la mezzo-soprano Eva Zaïcik aborde le répertoire haendélien de l’Académie royale des années 1720. Après un séjour de quatre ans en Italie, l’Allemand débarque en Angleterre avec des airs somptueux, enflammés et extatiques. Si la chanteuse n’est pas la première à affronter ce répertoire, elle l’aborde avec une tonicité qui n’appartient qu’à elle, alliant une finesse incomparable dans la déploration – arias « Deggio morire, o stelle » (Siroe, re di Persia) « Stille amare » (Tolomeo), « Ah ! tu non sai » (Ottone) et « Ombra cara »(Radamisto) – à l’éblouissement de notes en cascade, à l’image de « L’aure che spira » (Giulio Cesare) où la voix paraît s’envoler, rejointe par le hautbois de Gabriel Pidoux ! Et comme un plaisir n’arrive jamais seul, à ces onze airs de Haendel s’ajoutent trois raretés absolues : deux airs virtuoses extraits des opéras Crispo de Bononcini (1720) et Caio Marzio Coriolano d’Attilio Ariosti (1723) et en prime, du même ouvrage, l’air « Sagri numi », salué à juste titre par Le Consort comme « sublime » — qualificatif qu’on attribue sans hésiter à l’interprétation d’Eva Zaïcik… forcément sublime !