Liszt - Lazaridis - Diapason
Le premier disque, consacré a Schumann, de George-Emmanuel Lazaridis nous avait échappé, mais on ne laissera pas passer cette seconde chance de saluer le talent de ce jeune homme. C'est bien en compositeur - qu'il est par ailleurs - que le pianiste grec aborde la sonate de Liszt, avec un sens de la construction, des proportions, de la mesure, des enchaînements, et une puissance d'analyse qui laissent admiratif. Généreuse de sonorité, d'une grandeur imperturbable, discrètement personnelle dans certains détails, probe et libre à la fois, cette Sonata-la respire l'équilibre et la maturité; on aurait simplement aimé pouvoir l'écouter autrement qu'en une seule plage de 33'38"! Les Etudes de Paganini restent, comme souvant, une impeccable course d'obstacles; la pointe d'émotion et d'individualité que George-Emmanuel Lazaridis y fait furtivement passer semble une prouesse dans la prouesse, et doit être saluée comme une grande réussite.