SCO & François Leleux - Bizet & Gounod - Diapason
François Leleux, troquant ici son hautbois contre la baguette, propose un Bizet << chambriste >> qui mise à la fois sur la transparence, la vélocité et un rééquilibrage en faveur des vents. Dès la Suite no 1 de Carmen qui ouvre le disque, les bois on clairement le premier rôle. C'est un excellent choix, à en juger par la réussite de l'Intermezzo ou des Dragons d'Alcala car, ailleurs, les violons, fort secs, manquent beaucoup de chair.
Ce format sonore restreint permet également de décortiquer minutieusement la Symphonie en ut. Leleux et sa petite troupe ne peuvent évidemment rivaliser en hédonisme avec un Haitink, mais ils se rapprocheraient plutôt du gabarit de la version des Siècles, militantisme sonore en moins. Les lignes perdent en galbe ce qu'elles gagnent en muscle (Allegro vivo), en frémissements et, parfois, en teintes pastorales. On notera un travail stylistique intéressant sur les coups d'archets, avec de discrets portamentos.
Le meilleur moment du disque est cependant la Petite Symphonie de Gounod. Retrouvant son hautbois, Leleux partage l'affiche de ce nonette pour vents avec les éléments forts du Scottish Chamber. Leur approche joviale est d'un esprit plus saillant dans le Scherzo et l'Allegretto que cell des musiciens du St. Paul Chamber Orchestra de Christopher Hogwood.